Rendez-vous avec mon patron

Les rencontres d’évaluation du rendement sont toujours une épreuve, surtout pour les patrons je crois 🙂  Le mien n’y échappe pas, mais ce n’est pas une raison de répondre au téléphone durant notre rencontre! Pire, il a commencé à jaser avec le fâcheux. J’ai été tellement choquée que je suis repartie dans mon bureau.

Faut dire que ce n’est pas la première fois qu’il me fait le coup. Mais là, en évaluation de rendement! C’est déjà assez stressant sans avoir à attendre qu’il finisse son appel. Puis quoi encore, il va me dire que je suis importante pour lui et l’entreprise?

Après quelques poses de yoga pour me calmer, j’ai surveillé une petite lumière rouge sur mon téléphone pour l’appeler dès qu’il raccrocherait. Il est resté surpris de voir que c’était moi, surtout quand je lui ai dit : « Ben oui je t’appelle, comme ça je suis sûre qu’on sera pas interrompus par le téléphone. »

Mon évaluation de rendement a peut-être été moyenne, mais il ne m’a plus jamais fait le coup. Peut-être parce que je lui ai montré comment utiliser la fonction Ne pas déranger ?

Le nom qui change tout, vraiment ?

J’ai assisté à un colloque une fois et je parlais reconnaissance des employés avec un autre participant. On avait tous les deux remarqué une belle pancarte dehors de l’hôtel marquée « Entrée de nos élites« . Ça nous avait pris quelques secondes pour comprendre que c’était l’entrée des employés, mais avec un nouveau nom, un peu plus glamour. Un peu comme les aveugles qui sont devenus des non voyants ?

Ça aurait probablement mieux collé pour les dites élites si leur entrée réservée n’était pas sombre, entre deux murs style racoin perdu et au bout d’un escalier menant au sous-sol.

Bref, en gestion comme ailleurs, faut que les bottines suivent les babines. Ici, les bottines vous mènent à un sombre sous-sol et c’est pas le nom qui changera ça…

Ressources in humaines

J’ai eu une discussion intéressante avec un candidat. Et comme j’ai écrit il y a 2 semaines sur le sujet des recruteurs incompétents ou innocents, je sais pas trop (voir le billet ici), c’est une bonne suite.

C’est un gars intelligent, qui paraît bien et qui a une belle feuille de route. On s’est parlé parce que j’ai un blogue, pas parce que je cherchais quelqu’un, sinon je l’aurais probablement embauché.

Il me demandait pourquoi ceux qu’on appelle les « ressources humaines » sont parfois les plus « inhumains » qu’il rencontre ? Il était poli, sinon il aurait peut-être utilisé le mot « vache »… Difficile de répondre à ça, peut-être parce qu’à force de passer des candidats il faut faire attention de ne pas les voir comme du bétail ?

J’avoue que j’ai une relation amour-haine avec ces recruteurs. D’un côté, ils nuisent à notre profession et indirectement au recrutement en général : un candidat stressé par les mauvaises expériences en entrevue performe moins bien ensuite, quand il ne décide pas de rester chez eux. De l’autre côté, ça me laisse plein de candidats de qualité, très heureux d’accepter mon offre après avoir passé une entrevue « humaine »…

Recruteurs, recto-verso 2

Pour voir la première partie, cliquer ici.

En informatique, plusieurs me parlent aussi des certifications. L’un me disait après avoir passé une entrevue pour un projet précis :
-C’est idiot, j’avais pas mal d’expérience dans des projets pareils, et ils ont plutôt engagé le gars certifié, mais ils l’ont mis dehors après 3 mois, il arrivait pas à livrer. Ils m’ont rappelé! Mais j’ai dit non, je veux pas travailler pour une compagnie pour qui le bout de papier est plus important que l’expérience. Faites-moi donc passer un test à la place, sacrament!

Il y a également un ami chasseur de tête en informatique qui me racontait :
-J’avais dit au DG que c’était un des trois ou quatre spécialistes de (X) qui existaient au Québec et je l’avais averti qu’on était chanceux qu’il accepte de nous rencontrer. Le mosusse de DG commence à vouloir négocier sur son salaire et essayer de lui faire croire qu’on en a d’autres en réserve… Le candidat est parti avant la fin de l’entrevue! Des heures de travail perdues parce que l’autre n’est pas capable de se mettre dans la tête que c’est mon candidat qui avait le choix, pas lui!

Heureusement, plusieurs travaillent fort pour laisser une bonne impression de l’entreprise au candidat. Parce que c’est ça qui est en jeu, ça et l’image de la profession… Et vous, en avez-vous des histoires de fous? Qu’on rit ou pleure un peu ?

Recruteurs, recto-verso 1

Un de mes amis informaticiens a cherché un emploi l’an dernier. Il a un CV assez varié dans un domaine pointu et comme je suis en RH il me racontait ses entrevues, surtout les plus ratées pour me taquiner. Parfois c’est hilarant, d’autres fois c’est à pleurer. Les recruteurs en ont peut-être assez des candidats qui fabulent (voir un précédent billet en cliquant ici) mais des fois c’est le recruteur qui en arrache.

Des exemples ? Un recruteur exige d’une candidate un rendez-vous à à 7h30 au centre-ville, supposément pour valider sa capacité à se lever tôt, pour un poste de 9 à 5. Le recruteur? Il arrive 45 minutes en retard, à cause du trafic! Un autre lui a demandé dans quel animal elle aimerait se réincarner, puis lui reproche à la fin d’avoir trop d’expérience – comme s’il n’avait pas lu le CV!

Une recruteuse parle de manque de cohérence parce que les puces du CV ne sont pas parfaites. La candidate fait remarquer que l’offre d’emploi avait plusieurs fautes, la recruteuse a terminé l’entrevue drette là. Un autre dit à quel point c’est important dans le poste de toujours bien répondre aux clients, retourner les appels, être disponible. Il ne retourne pas les nombreux appels du candidat malgré qu’il en était à sa 2e entrevue.

La suite la semaine prochaine…

Savon, anguille ou T-fal

Sylvain est un chef d’équipe que ses collègues surnomment (pas) affectueusement l’anguille tellement il réussit à se faufiler lorsqu’il fait une erreur. Toujours présent lorsque ça va bien, on n’arrive pas à lui faire rien assumer lorsque ça va moins bien. De mon côté je l’appelle T-fal, parce que rien n’y colle. Line, sa supérieure immédiate, le compare à un savon, probablement parce que les anguilles ça l’écoeure un peu. Mais vous avez l’idée…

J’ai fini par trouver quelques trucs. Quand il y a un problème, par exemple quand il y a eu plus d’absences dans son équipe que dans le reste de la compagnie, j’ai agi rapidement. Je lui en ai parlé, puis j’ai envoyé un courriel avec CC à Line. Je m’en suis tenue aux faits, documentés, calculés. Devant les arguments « savonneux » je me suis permis de demander plusieurs « Pourquoi » et des exemples concrets de ce qu’il justifiait. Il a fini par se fâcher mais ça ne me faisait plus d’effet. S’il se fâche c’est qu’il est à cours de savon. Et je pense que je suis en train de développer mon côté T-fal moi aussi…

Tannée de payer

« Je suis tannée de payer pour les enfants des autres. Le RAQP, les impôts, le monde que je remplace pour leurs enfants malades… J’en ai pas moi, qu’ils assument donc leur choix ! »

Ce cri du coeur lancé par Milène durant sa pause cigarette, je suis tannée de l’entendre. Je peux comprendre qu’elle se dit qu’elle paie pour celles qui ont décidé d’avoir des enfants, mais en même temps, qui va payer sa pension, à la Milène, quand elle va vivre toute seule ? Et ses médicaments de diabétique parce qu’elle n’a pas fait attention quand elle était jeune ? Et son probable futur cancer, vu qu’elle fréquente le salon de bronzage entre 2 cigarettes ?

Qui ? Ces mêmes enfants, élevés pour vraiment pas cher, par d’autres parents. À regarder les services rendus par ces futurs travailleurs, et leurs parents qui en assument 90% des coûts et du trouble, la moindre des choses c’est de les supporter pour le 10% qui reste, et avec le sourire svp.

Noir, rose pâle, jaune ou violet, tous les mêmes !

Oups, dans mon texte du mois de novembre « C’est parce que je suis noir ?« , je vous promettais une suite que j’avais oubliée d’écrire, la voici!

Rappel : Léo est un de nos employés et Lianne sa superviseure. Léo a traité Lianne de raciste. Après lui avoir répondu qu’elle traitait tout le monde égal, elle l’a rencontré pour préciser les arrangements possibles pour répondre à sa demande.

Ensuite, quand Léo a annoncé à son équipe qu’il avait eu son »congé », quelques collègues ont commencé à jaser dans son dos et Lianne a décidé d’aller les voir directement. Elle leur a dit à peu près ceci : « Oui Léo part en congé voir sa mère malade. Non il n’a pas droit à plus que pour vous autres. Quand Jacinthe a dû prendre une semaine pour ses enfants, on s’est organisé, on est sûrement capables encore. Non ce n’est pas parce qu’il est noir. Jaune, rose ou violet, je vous traite tous égal et s’il y en a un qui n’est pas d’accord, qu’il vienne me voir au lieu de chiâler par en arrière ! »

Ne vous demandez pas pourquoi les employés de Lianne sont les plus motivés du groupe…

Joyeux Noël et Bonne année !

Un petit coucou humoristique à l’approche des fêtes. La plupart des RH l’ont déjà vue passer mais elle est tellement parlante de la réalité des RH coincées pour organiser ce genre de trucs et surtout faire plaisir à tout le monde : http://emw.blog.rhonealpesjob.com/…

Joyeux Noêl et Bonne année !

Un pas en avant, deux en arrière

On apprend vite en RH à ne jamais, JAMAIS, réduire un salaire sans offrir une grosse compensation en échange, et surtout, permettre à l’employé de sauver la face. Et même là, ça fait du dégât.

Un ami a vu ceci dans son entreprise en croissance : Rémi, un gestionnaire nouvellement nommé, ne s’entendait pas très bien avec Jeanne, une chef d’équipe. Pour montrer leur appui au nouveau, la direction a dit à Jeanne qu’avec la nouvelle structure, elle retournait à son ancien rôle et surtout, ancien taux horaire. S’ils n’avaient pas touché au salaire et avaient soigné la communication, ça aurait peut-être passé difficilement. Étant là depuis 16 ans, elle n’a pas démissionné, mais pour le reste, cherchez la motivation…

Le pire : le nouveau gestionnaire ne faisait pas l’affaire, ils ont conclu que l’ancienne structure était meilleure, et ils veulent même nommer un deuxième chef d’équipe. Ils ont demandé à Jeanne de revenir comme avant. Peut-être va-t-elle accepter, avec une grosse augmentation et le directeur qui se traîne à genoux devant tout le monde ? Même là, je suis pas mal certaine que Jeanne ne donnera plus jamais son 110%.